Participation à la Table ronde sur la problématique de la vaccination contre la Mpox dans le contexte du Congo

Le samedi 19 octobre 2024, dans la salle des conférences de l’hôpital spécialisé Mère- Enfant de Brazzaville, la Congolaise de Santé Publique (COSAP) a organisé une table ronde sur la problématique de la vaccination contre la Mpox dans le contexte du Congo.
Cette table ronde avait pour objectif de fournir des évidences sur les différents aspects liés à la vaccination contre la Mpox à mettre à la disposition des autorités compétentes et contribuer ainsi à la détermination des priorités stratégiques, dans le cadre de la riposte contre l’épidémie de Mpox au Congo. Elle a été suggérée par le Président de la FOCAM, par ailleurs Secrétariat Général de la COSAP, à la suite de la publication du N° 20/24 du 22 aout 2024 du Heath Information Point, consacré à cette épidémie.
La table ronde a connu la participation de 5 panelistes (un médecin épidémiologiste, un médecin immunologue, un médecin infectiologue, un Professeur agrégé de santé publique et un socio-anthropologue) sous la modération du Président de la FOCAM, Pharmacien de santé publique.

En face de ces panelistes qui ont, chacun dans son domaine fourni des éléments permettant d’établir la pertinence et l’efficacité de la stratégie vaccinale contre la Mpox au Congo, on a compté une trentaine de participants, parmi lesquels d’éminents spécialistes des sciences de la santé, des zoonoses, les Présidents des Ordres des médecins et des pharmaciens et des directeurs généraux. La table ronde a été honorée par la présence de la Présidente de la Commissions santé de l’Assemblée nationale et du Directeur Général du Centre Inter-Etat de de Santé Publique de l’Afrique Centrale (CIESPAC).
Les échanges ont permis de déterminer que :
L’épidémie de Mpox est bien présente au Congo depuis 2003 avec des résurgences régulières, mais avec un nombre limité de cas, une faible gravité et l’absence de décès. L’épidémie actuelle présente les mêmes caractéristiques.
Le pays a adopté un plan de riposte avec des interventions pertinentes, mais la question de leur financement se pose toujours.
L’allure des précédentes épidémies laisserait penser que les populations des zones affectées auraient développé une immunité naturelle, ce qui expliquerait l’évolution favorable de ces différentes épidémies et la faible ampleur de l’épidémie actuelle dont l’épicentre se situe pourtant en face des zones les plus touchées de la RDC avec une circulation transfrontalière pas toujours maitrisée.
L’expérience de la vaccination contre la COVID-19 pose le problème de l’acceptation par les populations d’une nouvelle campagne de vaccination, notamment pour une épidémie dont ils ne perçoivent pas l’ampleur.
La spécificité des vaccins disponibles dont (i) les principales cibles sont les professionnels de santé, les professionnels du sexe, les personnes immunodéprimés alors que les populations les plus touchées au Congo sont des agriculteurs et des chasseurs, (ii) le coût pour la mise en œuvre de la stratégie vaccinale est élevé (environ 300 000 frs pour la vaccination d’une personne) et (iii) la durée relativement courte de la protection immunitaire (environ 6 mois), ne militent pas en faveur de la priorisation de cette axe de riposte.
Cependant, il y a un réel besoin de renforcer la surveillance épidémiologique sur l’ensemble du territoire national et de mettre en route des programmes de recherche sur l’immunisation des populations exposées au virus, afin d’avoir des évidences sur la circulation du Mpox au Congo.

les participant ont donc suggéré à la COSAP de recommander aux décideurs d’accorder la priorité aux stratégies de riposte à plus grand impact telles que l’intensification de la communication sur les risques et l’engagement communautaire, le renforcement de la surveillance épidémiologique et l’organisation de la prise en charge des cas y compris en milieu communautaire. La stratégie vaccinale pourra être envisagée